Entretien avec Gwenaëlle, ancienne élève du collège

Gwenaëlle, ancienne élève du collège

Gwenaëlle Hoarau, une ancienne élève du collège Mahé de La Bourdonnais, est venue nous rendre visite en juin l’année dernière pour faire son stage de fin d’année. Dans le cadre de l’Atelier Journal au CDI, deux élèves de 3ème Curie, Abigaël et Christianie, et leur professeur, Mme Lacpatia, en ont profité pour lui poser quelques questions sur son parcours et ses études. Gwenaëlle nous a dit beaucoup de choses passionnantes au cours de ces 30 minutes d’entretien. En voici la transcription dans son intégralité.

 

 

 

 

Quelles études vous avez fait à Paris ?

Je suis en 1ère année à Sciences Po Paris, et à la rentrée j’entamerai ma deuxième année.

Pourquoi avoir été dans une grande école à Paris ?

Site de Sciences Po Paris

Pourquoi Paris ou pourquoi avoir choisi une grande école ? Concernant le cursus, tout simplement parce que j’ai toujours été pluridisciplinaire, c’est à dire que j’aimais beaucoup les mathématiques, et aussi les matières littéraires, donc j’ai choisi Sciences Po parce que c’est une école dans laquelle durant les 3 premières années on nous propose un cursus pluridisciplinaire qui touche à tout, et ça me permettra de ne pas fermer de porte, entre guillemets, et de voir par la suite ce qui me plaît vraiment comme matière, et de voir quels sont les débouchés.

On peut se tutoyer ?

Oui, pas de souci !

Est-ce que ça t’a permis d’avoir accès à plus de voies professionnellement parlant ?

Pour le coup, vu que j’en suis encore au tout début de mon cursus, c’est un peu compliqué à dire, mais par rapport aux étudiants qui ont terminé leurs études et avec qui j’ai gardé un peu contact, oui ! Il y a beaucoup d’étudiants qui se dirigent par exemple vers le journalisme, d’autres dans le droit, d’autres deviennent ingénieurs, parce qu’il y a aussi un double diplôme qui est entré en vigueur à Science Po dernièrement, donc voilà, c’est très vaste et c’est pour ça justement que j’ai décidé d’intégrer Sciences Po.

Est-ce que c’est facile à gérer psychologiquement, physiquement le travail ?

Le travail en soi ça allait, mais le plus difficile ça a été les cours qui se faisait en distanciel la moitié du temps. On avait de bons professeurs qui arrivaient quand même à rester passionnants même sur Zoom, donc ça a aidé aussi beaucoup. Et puis on a eu la chance à Sciences Po d’avoir cours une semaine sur 2 en présentiel, avec la moitié de la classe, donc on a été plus favorisé par rapport aux universités, de ce côté-là, c’était génial.

Quel diplôme tu prépares ?

À Sciences Po, on parle de « Bachelor » pour les 3 premières années, donc on a une 3ème année à l’étranger, et ensuite en revenant de cette année-là, on valide ou pas ces 3 années d’études par le biais d’un grand écrit. Il y a un stage aussi qui entre en compte pour la validation ou pas de ces 3 années. Donc on sera diplômé au bout de ces 3 années. Ensuite la plupart des étudiants décident de s’orienter vers un master. Il y en a beaucoup, je crois qu’il y a 27 masters à Sciences Po Paris. Ça dépend vraiment du choix que l’on fera et de la branche qui nous attire par la suite.

Pour l’instant, je n’ai pas encore choisi le master que j’aimerais faire, vu que je suis au début de mes 3 années d’études. Il faut déjà que je valide le Bachelor, et on verra bien par la suite ce qui me sera offert comme possibilités.

Est-ce que ton intégration a été facile ?

Facile, pas tellement, parce qu’en période de Covid, comme je vous le disais à toutes les deux, on a eu des cours à distance majoritairement. Mais ensuite, forcément, arriver à Paris avec la crise sanitaire, ce n’était pas très simple, puisque tout était fermé, etc. Donc au niveau de l’intégration, ça n’a pas été aussi simple, et je pense qu’en entrant en 2ème année, j’aurai plus l’impression d’être en première année pour le coup au niveau de l’intégration. Mais ça a été la même chose pour la majorité des étudiants qui sont entrés en première année pendant la crise Covid. Je ne suis pas un cas isolé.

Vous êtes en 3ème toutes les deux ?

Oui.

Qu’est-ce qui t’a poussée à étudier les Sciences Politiques ?

C’est vraiment le côté pluridisciplinaire. C’est vrai que quand je dis que je suis à Sciences Po, on me dit «ah bon, tu veux devenir Président de la République plus tard ?»… c’est le cliché qu’on associe à cette école quand on en parle, mais ce qui m’a motivée, c’est vraiment le côté pluridisciplinaire, parce qu’on étudie de la science politique, c’est sûr, mais aussi de la sociologie, des maths, du droit… ça reste relativement varié. C’est vraiment pour ça que j’ai opté pour cette école.

Qu’est-ce que le collège t’a apporté, dans tes choix d’orientation par exemple ?

J’ai été à Mahé de la 6ème à la 3ème, donc je connais un peu l’établissement. Ce que ça m’a apporté, concrètement ? Les enseignants étaient très investis dans ce qu’ils faisaient, et ils le sont toujours, à ce que vois, d’après ce que j’ai pu observer durant mon stage. J’ai été très accompagnée, tout autant au niveau de l’orientation qu’au niveau scolaire, tout simplement. Par exemple en 3ème, j’ai eu la chance avec M. Langlade d’avoir été mise au courant pour le dispositif L’envol  (lien), qui existe toujours d’ailleurs. Concrètement, c’est ce dispositif qui m’a aidée à prendre confiance en moi et m’a poussé à candidater pour cette grande école, parce que sinon, je pense que je n’aurais pas osé le faire si je n’avais pas été suivie à ce niveau-là. La confiance en soi quand on vient d’un collège REP+, ce n’est pas le fort des élèves généralement.

 

Tu peux nous donner plus de détails sur ce dispositif, L’Envol ?

Il s’agit d’une association de mécénat sociétal qui est sponsorisée par la Banque Postale, qui vise à sélectionner des élèves de 3ème, sur dossier, selon les résultats scolaires, etc, et ensuite, ils sont pré-sélectionnés et après cette pré-sélection, on leur fait passer des entretiens en visio avec des gens de la métropole, car du point de vue logistique, c’est plus simple de passer par Zoom ou par Skype.

J’ai donc été sélectionnée, et ça m’a permis de bénéficier de nombreux séjours en métropole, et en Europe, tout frais compris, sinon ça aurait été trop compliqué au niveau financier pour ma famille. Ça m’a permis de rencontrer les gens de ma promo, qui viennent de tous les départements. Ils ne prennent qu’une seule personne par département, donc c’est l’occasion de rencontrer d’autres jeunes qui ont été sélectionnés la même année.

On nous offre des cours de soutien en anglais, parce que l’anglais ça reste fondamental pour poursuivre des études dans le supérieur. Et aussi des séances de tutorat, tout simplement pour ceux qui rencontrent des difficultés à l’entrée en seconde. C’est vraiment au cas par cas. Par exemple, si jamais on voit qu’il y a une baisse des notes à l’entrée en seconde dans telle ou telle matière, on peut faire une demande de tutorat, et on est accompagné.

Comment s’est passée la sélection pour Sciences Po ?

Avec le Covid, les modalités étaient un peu différentes cette année. Via la CEP (Convention d’Education Prioritaire), il y a des lycées qui sont en partenariat avec Sciences Po, qui sont donc des lycées de ZEP (Zone d’Education Prioritaire). Les lycéens de ces établissements ont droit à un concours adapté pour les élèves qui viennent de ce type de lycée.

Concrètement, pendant toute l’année, on récolte des articles de journaux selon une thématique qui nous intéresse. Moi j’avais choisi les violences conjugales, les féminicides pour être plus précise. Ensuite on a dû faire une revue de presse sur les articles qu’on avait choisis, selon la thématique qu’on a choisie. C’était un travail individuel. On avait 2 heures par semaine le mercredi après-midi consacrées à la rédaction de la revue de presse.

Ensuite il y a eu une pré-sélection avec le Proviseur du Lycée Sarda Garriga, toujours en visio. Il s’agissait d’un entretien portant sur la revue de presse, et il posait des questions sur la thématique choisie.

Une fois qu’on a passé cette étape, il y a eu un oral avec l’équipe de Sciences Po Paris.

Quand tu faisais la revue de presse, c’était à partir de la presse nationale et internationale ?

Oui, on pouvait choisir des articles de journaux internationaux.

Comment faisais-tu pour avoir accès à la presse internationale ?

On était accompagnés par les professeurs d’anglais et d’espagnol, donc ils nous ont aidés pour la traduction. Après, on était quand même en terminale, donc on était assez autonomes à ce niveau-là. C’était rare qu’on ait besoin de leur aide, mais ça arrivait qu’on aille les voir.

Les professeurs avaient des abonnements à différents journaux, donc on passait par eux pour avoir accès aux journaux en entier, parce que sinon, c’est toujours frustrant de lire la moitié d’un article, et ensuite, il faut être abonné pour pouvoir avoir accès à l’intégralité de l’article. Eux avaient ces abonnements par le biais du CDI. On restait au lycée pour pouvoir faire tout ça. Parfois on allait à la bibliothèque départementale pour pouvoir consulter des magazines, et voir si on pouvait piocher quelque chose dedans.

Tu étais dans quel lycée ?

J’étais au lycée George Brassens. À l’époque, c’était un lycée qui était en partenariat avec Sciences Po, je ne sais pas si c’est toujours le cas, car après l’année où j’y étais, il n’y avait plus d’enseignant volontaire pour prendre le relais. Mine de rien, cela représente une bonne dose de travail rajoutée pour les enseignants volontaires, et je ne sais pas du tout s’ils ont décidé de poursuivre ou pas.

Vous étiez combien de lycéens à faire partie de ce dispositif quand tu y étais ?

C’est drôle, au début on était une douzaine, mais arrivé à la fin du parcours quand on devait passer les oraux, on était 4/5. Il y avait beaucoup d’élèves qui ont lâché puisqu’on avait le bac à préparer, que c’était déjà une grosse charge de travail puisqu’on ne savait pas qu’on allait passer en contrôle continu à cette époque-là. Donc c’était déjà une grosse dose de travail et en plus il faut rajouter la pression de la préparation de la revue de presse pour les oraux… il fallait avoir le mental pour tout ça.

Tu penses que tu as travaillé plus que la moyenne de tes camarades ?

Oui, c’est sûr. Je travaillais sans compter les heures pour cette revue de presse, mais après, vu que ça m’intéressait, je n’avais pas l’impression de m’investir autant que les autres qui avaient choisi un sujet un peu par défaut. Donc c’est important de bien choisir son sujet pour l’oral.

Après j’avais postulé aussi via la voie classique, mais je ne sais pas si c’est intéressant de le dire parce que ça a été un peu chamboulé avec le Covid. On n’a pas eu d’oraux pour le recrutement par la voie classique, il n’y a eu que la sélection sur dossier.

Tu as été acceptée pour cette école des deux façons ?

Oui, j’ai été sélectionnée par la voie classique aussi.

Donc c’est possible, sans ce dispositif de CEP, d’entrer à Sciences Po ?

Oui, mais après c’est un peu plus compliqué, on va dire, parce que le mode de recrutement est vraiment scolaire. Tandis qu’en passant par la CEP, je connais des gens qui avaient des moyennes passables, 14 ou 15, mais qui faisaient preuve vraiment d’aisance à l’oral et cet aspect a été valorisé, pour favoriser la mixité sociale au niveau du recrutement.

Quand tu dis qu’il y avait une sélection classique sur dossier uniquement en raison des circonstances sanitaires, ça veut dire qu’ils ont juste lu tes bulletins, ou est-ce qu’il y avait d’autres éléments dans ce dossier ?

On devait faire une lettre de motivation, mais c’était vraiment les notes qu’ils regardaient. Ils attribuaient un A, B ou C en fonction des notes et des appréciations des enseignants sur les bulletins, mais c’était surtout les notes qu’ils regardent.

Est-ce que quand tu es partie à Paris pour tes études, tu savais où tu allais habiter ?

Comme la majorité des étudiants, j’imagine, j’ai postulé pour une chambre au CROUS, et là ça a été un peu compliqué parce que les propositions que j’ai reçues étaient pour des chambres qui se trouvaient relativement loin de Sciences Po. Vu que je ne connaissais pas tellement la ville, enfin j’y avais été juste pour visiter quelques jours grâce à l’Envol, mais c’était tout, et ça restait quand même loin.

Loin, c’est à dire ?

C’était en banlieue, donc il y avait quand même un bon trajet le matin et le soir en sortant des cours, donc c’était un peu compliqué. Mais après, j’ai aussi postulé pour un programme qui s’appelle le « Programme Ma1son, » c’est une branche d’Article 1, une autre association qui oeuvre aussi pour l’égalité des chances, et du coup, quand on décide d’y entrer, après la sélection, on s’engage à s’investir à hauteur de 4 ou 6 heures par semaine pour mener un projet solidaire de notre choix. Donc pour moi, ça a été un projet visant l’orientation des jeunes dans le 14ème arrondissement. On s’engage à le faire, à rester assidu durant toute l’année scolaire, et ça m’a permis d’intégrer une chambre du CROUS à 20 minutes en métro de Sciences Po, donc c’était vraiment plus pratique. Et du côté financier ça restait beaucoup plus abordable qu’une autre solution. Ça m’a beaucoup aidée. Je ne sais pas comment j’aurais fait sinon, c’est tombé à pic on va dire.

 

Au niveau du départ de la Réunion, tu as eu droit à des aides ?

Oui. Vu que j’ai toujours été boursière, j’ai eu droit au dispositif LADOM, qui est mis en place par le Ministère des Outre-Mer, et qui prend en charge la totalité du billet d’avion, un aller et un retour par an. Après si on a besoin d’un billet de train, ça entre aussi dans le cadre de ce dispositif, mais pour moi, vu que j’étais à Paris, ce n’était pas nécessaire.

Après, il y a aussi des aides de la Région ou du Conseil Départemental pour tout ce qui est première installation, mais ce n’est pas cumulable, donc c’est soit l’un, soit l’autre.

Mine de rien, je trouve qu’on est quand même vraiment bien accompagné au niveau financier, donc ça aide, parce que sinon, c’est vraiment compliqué, quand on vient d’un milieu défavorisé, de débarquer dans une grande ville, surtout que… Paris c’est pas donné ! Heureusement qu’il y a ce type de dispositif pour nous aider un peu, ce n’est pas négligeable.

Quotidiennement, comment tu gères ton budget ? Comment tu fais pour les repas ? Est-ce que tu cuisines, est-ce que tu vas au Restaurant Universitaire ?

Ça dépend. Je ne sais pas quand va rentrer en vigueur le repas à 1€ du CROUS, c’est une députée de la Réunion qui a demandé cette mesure, Mme Karine LEBON. Elle a demandé à ce que les étudiants puissent bénéficier de 2 repas à 1€ par jour. Au départ ça existe pour un seul repas, mais elle a souligné que ce n’était pas normal, on ne peut pas demander aux étudiants de se nourrir une fois et ensuite de se débrouiller le reste de la journée. Donc la plupart du temps, j’y allais, parce que ce sont des repas équilibrés, on a une entrée, un plat et un dessert, et on trouve difficilement mieux comme offre à Paris. Généralement, pour 1€, on arrive à avoir un paquet de pâtes maximum au supermarché, et c’est tout !

Après, j’essayais aussi de cuisiner un peu, histoire de me débrouiller par moi-même, mais c’était gérable dans l’ensemble, et je mangeais le plus souvent au restaurant universitaire. C’est plus convivial, et vu qu’il y en a partout dans Paris, ça reste très pratique d’en trouver un, il y a des restaurants universitaires qui ont leurs spécialités, ça permet de varier les repas aussi.

Est-ce que tu as pu profiter un peu de l’offre culturelle à Paris ?

Ce n’était pas la meilleure période pour tout ça, malheureusement, avec le Covid, mais j’essaierai de me rattraper à la prochaine rentrée. Tout était fermé quand je suis arrivée à la rentrée l’année dernière, donc ce n’était pas le meilleur moment pour découvrir et profiter de Paris.

Pour les étudiants, il y a beaucoup de choses gratuites en temps normal, non ?

Oui, il y a les musées, et sûrement d’autres avantages, il faudrait que je regarde un peu plus, mais c’est sûr que cette période Covid a un peu tout mis entre parenthèses à ce niveau là. Le confinement à Paris était strict.

Pourquoi as-tu fait un stage dans le collège ?

J’ai décidé d’opter pour la thématique de l’égalité des chances dans mes études, puisque ça m’intéresse et ça m’inspire, vu que je suis passée par ce genre de dispositif, on va dire que je ne viens pas d’un milieu très favorisé, tout simplement. Pourquoi ce collège, parce que j’y étais, je connais un peu la population qui s’y trouve. Et vu que l’établissement est catégorisé REP+, ça rentre en plein dans la thématique de l’égalité des chances. C’est tout simplement pour ça que j’ai choisi d’y venir.

Pour l’instant tu ne rédiges pas de mémoire ?

Le mémoire ce sera à la fin du Bachelor, pour valider les 3 premières années à Sciences Po. Pour l’instant, on n’a qu’un rapport, enfin, une note de réflexion à rendre, donc ça reste beaucoup plus faisable. En deuxième année on aura un deuxième stage à faire, qui devra être en lien avec le mémoire qui sera à rendre à la fin du Bachelor, on aura moins d’heures, 60 heures, je crois, alors qu’on avait 140 heures à faire pour ce stage de première année. Mais en même temps, ces 60 heures, on devra les répartir sur notre emploi du temps, pendant les heures où on n’aura pas cours.

Tu as choisi de faire ton stage de fin de 1ère année dans un établissement REP+ où toi-même tu avais été élève, est-ce que tu sais dans quel type de structure tes camarades de promo ont fait leur stage ?

C’est très varié. Il y en a qui sont dans des collèges aussi, pas forcément REP+, qui avaient opté aussi pour cette thématique de l’égalité des chances, en proposant de l’aide aux devoirs. Il y en a d’autres qui sont allés dans des associations qui luttent contre les violences faites aux animaux et la maltraitance animale. J’ai une amie qui fait son stage dans une mission locale pour aider à la rédaction de lettres de motivation ou tout ce qui est administratif, pour aider les jeunes à trouver un emploi, tout ce qui touche à la réinsertion. On ne nous a pas imposé de thématique, et ça s’est ressenti dans les choix qui ont été faits par les étudiants.

Est-ce que tu as eu le temps de te faire des amis malgré le peu de cours en présentiel que vous avez reçus ?

On a eu des travaux de groupe à faire, donc ça nous a permis de tisser des liens. Mais vu que la moitié de la classe n’était pas en présentiel et que c’était toujours les mêmes groupes, les liens se sont créés avec seulement la moitié de la classe avec laquelle on pouvait travailler.

Donc il faut être en présentiel pour tisser des liens ?

Oui, quand même, je trouve. C’est aussi faisable apparemment de le faire virtuellement totalement, mais moi je n’y arrive pas trop personnellement, mais il y a des étudiants qui y arrivent.

Est-ce que tu as des idées de métiers déjà ?

Dans la lettre de motivation pour Sciences Po, j’ai dit que je m’intéressais beaucoup à la diplomatie, notamment en Amérique Latine, parce que l’Amérique Latine, ça m’a toujours intéressée. J’envisage pour l’instant de tenter le concours du Quay d’Orsay pour travailler dans le monde de la diplomatie, mais après ça reste une idée. Je reste vraiment ouverte à toutes les possibilités qui se présenteront à moi, et je verrai bien si d’ici-là je n’aurai pas changé d’idée et trouvé une autre vocation dans une autre voie.

Pour être candidat à ce concours du Quay d’Orsay, quels sont les critères ?

On doit absolument maîtriser une langue non-européenne, c’est ce qui m’a le plus marquée, et sinon, il n’y a pas vraiment de critère, c’est surtout très sélectif. La majorité de ceux qui le réussissent viennent des IEP (Institut d’Etudes Politiques), mais après on peut s’y présenter à partir de BAC+3, mais tous les gens qui le font le font avec un master en général. C’est préférable de prendre le temps et de se préparer.

Il y a une langue non-européenne que tu maîtrises ?

J’ai commencé l’arabe cette année à Sciences Po, parce que ce n’était pas proposé au lycée avant, et c’est une langue qui m’intéressait déjà. Et apparemment, c’est la deuxième langue la plus parlée en France, ce qui s’explique avec l’immigration.

Est-ce qu’avec tes études, tu as quand même le temps de prendre du temps pour toi, de te détendre, de faire des activités qui ne sont pas forcément en lien avec ta formation ?

Je fais de la boxe depuis que je suis en 3ème. Là, avec le Covid, ça a été un peu mis entre parenthèses, mais je continue à en faire à la maison quand je peux. Mais oui, c’est toujours envisageable, je me dis qu’on a toujours du temps. C’est juste des excuses, je pense, quand on dit qu’on n’a pas le temps, on peux toujours trouver du temps pour faire ce qu’on veut. J’adore aussi lire, et ce n’est pas une passion très compliquée à placer dans l’emploi du temps. Ça reste faisable d’intégrer les choses qu’on aime, et c’est super important aussi de trouver du temps pour soi-même, parce que sinon, on va saturer à un moment en restant uniquement concentré sur les études.

Quand as-tu quitté le collège ?

J’ai passé mon Brevet en 2017, et donc je suis partie au lycée cette année-là.

Est-ce que tu trouves que le collège a changé ?

Je vois qu’il y a beaucoup plus de végétation qu’auparavant, c’est bien, on a l’impression que c’est beaucoup plus accueillant qu’auparavant. Au niveau des couleurs, j’ai l’impression que vous avez repeint entretemps.

MERCI, Gwenaëlle ! Et très bonne continuation !

Entretien réalisé le 22/06/2021

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